Skip to content

Histoire et patrimoine

La Gaume

L'entité de Virton est située en Lorraine belge. La géologie de cette région est constituée de couches de roches tendres (argiles, sable, marne) et de roches dures (grès, grès calcaire et calcaire). Ces roches, juxtaposées les unes sur les autres, sont datées du jurassique (de -201 millions d'années à -145 millions d'années).

Cette alternance stratigraphique a donné naissance au paysage typique de la Gaume et aux fameuses cuestas, ces côtes allongées d'est en ouest, présentant un profil caractéristique avec une pente raide au nord et un revers en pente douce exposé au sud.

Il existe trois cuestas :

la sinémurienne (la Semois) ;
la charmoutienne (le Ton) ;
la bajocienne (le Vire);
 

L'appellation géologique correcte est Lorraine mais elle est souvent délaissée au profit de la Gaume. Ce mot s'applique à une région linguistique dans laquelle est parlé le patois gaumais, variété du lorrain (langue latine apparentée au français) et Patrimoine Culturel Immatériel. Le dialecte gaumais se distingue clairement du dialecte germanique de la région d'Arlon, Athus et Aubange. On peut même dire que ce patois fixe les limites de la Gaume. Ces dernières correspondent globalement à l'arrondissement de Virton et comprend 10 communes : Virton, Rouvroy, Meix-devant-Virton, Saint-Léger, Musson, Florenville, Chiny, Etalle, Habay-la-Neuve et Tintigny.

Le blason

Depuis le Moyen Âge, les villes affranchies ont possédé leur drapeau et leurs armoiries. Dès le lendemain de la fusion des communes, Virton se devait de dessiner son nouveau symbole, mémoire de son passé historique.
Le problème délicat était de pouvoir faire figurer les emblèmes et les armoiries de la nouvelle cité avec les éléments issus des anciennes communes, car elles avaient également leur passé et leur fierté.

L'ancienne commune de Virton
Historiquement, Virton possède ses armoiries depuis 1602 : le sceau présente un écu gueules à deux flèches d'or posées en sautoir ayant pennes et dards d'argent, les pointes vers le bas, avec la légenre "Sigillum magistratus Virtonensis".
Les armoiries sont confirmées par Léopold 1er le 17 janvier 1839.

Pourquoi des armes ?
Elles pourraient faire allusion aux sièges soutenus durant les guerres de Charles-Quint. Les flèches vers le bas indiqueraient que la ville assiégée se serait vaillamment défendue.
La légende raconte en effet que ces armes ont été accordées par Charles-Quint lui-même suite au siège 1521 qui aurait mis en échec l'armée de Robert de la Marck, allié du Roi de France.

Le nouveau blason
Dès lors, lorsque le Conseil communal a dû choisir un nouveau blason pour la Ville, plusieurs propositions ont été faites :

Dans les procès-verbaux des Collèges et Conseils, on peut y voir que les couleurs ont aussi été discutées pour le drapeau de la Vile. Certains auraient voulu y voir le vert et le blanc. Mais il a été précisé qu'elles n'ont aucun fondement historique ni héraldique puisqu'elles ont été choisies en 1930 par le comité des fêtes et que ce sont en réalité les couleurs du football. Il est donc décidé de choisir un drapeau à fond rouge avec un sautoir jaune.
La troisième proposition est votée et transmise au Ministre de l'Intérieur mais est refusée par la tutelle, la couronne comtale posant problème.
Dès lors, le Collège propose d'y apposer une couronne murale en forme de remparts dominés par des créneaux en considération de la qualité de "ville que possède Virton" et de ses anciens remparts. Cette proposition sera acceptée par la tutelle.

Patrimoine gustatif

Le pâté gaumais
Le pâté gaumais est une tourte de pâte levée farcie à la viande de porc marinée. Typique de la Gaume et composé de produits de la région, il est fabriqué tant par les bouchers que par les boulangers.
Il serait né à la fin du XIXe siècle, grâce au boucher Jean-Baptiste Leroux et à sa femme Octavie Subite, tenancière du Café de l’Avenue, qui pétrissait la pâte lors des temps libres de la journée.

Le pâté gaumais a été labellisé le 12 juillet 1998, et certifié par l'Union européenne comme produit régional de qualité le 9 octobre 2001. Il fait partie des cinq produits de bouche de Belgique francophone bénéficiant du label Indication géographique protégée (IGP).

Le Zigomar
Créé par la famille Munaut au milieu du siècle passé, cette boisson typique de Gaume est le fruit d’une macération d’aspérule odorante (plante sauvage de mi-ombre qui pousse sous les hêtres dans notre région) et de vin de pomme. Servi bien frais avec une rondelle d’orange, il vous régalera lors de fêtes printanières et estivales.

Patrimoine oral et immatériel

Le Dâru
 

Animal mythique, à la chasse duquel on convie les niais ou les faquins que l’on munit d’un sac.

Ni chair, ni poisson, il est un mets de roi. Ni poil ni plume, son pelage vaut une fortune.

Son comportement est empreint du plus grand mystère.

Il n’a pas de milieu préférentiel.

Il vole et n’a pas d’ailes, il marche et n’a pas de pieds, il nage et n’a pas de nageoires.

Toujours solitaire, il ne sort que la nuit.

On peut le rencontrer au plus rigoureux de l’hiver, au milieu d’une tourmente de neige, quand le froid est si vif qu’il fait éclater les cailloux des chemins.

C’est notre yéti à nous.

Le Dâru ne sort exceptionnellement le jour que pour le carnaval de Virton.

Source : Gletton de janvier-février 1999.

Les géants de Virton : Le Djean de Mady et la Djeanne
 

Djean de Mady est le héros populaire censé incarner l'esprit farceur, frondeur, festif, ingénieux du Gaumais, à l'image de Thil Uylenspiegel en Flandre ou Tchantès à Liège.
Le Djean est marié avec la Djeanne, une bonne vivante comme lui, et la première à rire de ses tours. Ses hauts-faits sont des farces légendaires à raconter en long et en large lors des veillées, mais l'épisode le plus connu est celui du Djean de Mady et du loup.

En effet, violoneux à ses heures, le Djean courait fêtes et noces avec son instrument, revenant chez lui fort tard, et souvent à travers bois. Jusqu'au jour où, par un froid hiver, revenant d'une noce les bras chargés de son violon et, surtout, d'un délicieux gâteau offert par les mariés, il s'aperçoit qu'un loup le suit. Djean ne fait ni une ni deux et grimpe dans un arbre. Le loup est visiblement affamé. La mort dans l'âme, Djean lui jette son gâteau. Las ! Le loup ne bouge pas. Djean sort alors son violon et, aux premiers accords, la bête s'enfuit ... "Si j'avais pensé à ce truc-là plus tôt, se dit Djean, j'aurais encore mon gâteau"...

Le Djean et la Djeanne ont leur géant, qui sortent notamment au carnaval de Virton / Saint-Mard et à la Foire aux Amoureux.

Fête de Saint-Mard

Organisée tous les ans à la fin du mois d'août, la Grande Fête de Saint-Mard est un rassemblement festif dont la spécificité réside d'une part sur la pratique collective de danses traditionnelles sur des musiques jouées par une harmonie et d'autre part sur des échanges de discours entre le "Maître Jeune Homme" et le bourgmestre. La danse la plus connue qui donne son identité et sa cohésion sociale au Saint-Mardois est la "Troïka de Saint-Mard".

Depuis février 2021, la Fête de Saint-mard est classée comme chef-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Photo TVLux
Photo TVLux

Fête du Printemps (1er mai)

La Confrérie des Zigomars organise une grande fête champêtre au Repère des Zigomars dans les bois de Rabais. Celle-ci débute à midi à la date du 1er mai. Les participants peuvent y déguster la soupe aux pois et le nouveau zigomar de la saison.

Photo L'Avenir.net
Photo L'Avenir.net

Foire aux Amoureux

Le lendemain de Noël a lieu la Foire aux Amoureux qui se passe en plusieurs temps.
Dès 11 heures du matin, se déroule, sur le kiosque, le concours du plus gros mangeur de pâté gaumais. La Confrérie Saint-Arnoul, ambassadrice du pâté gaumais, honore le concours de sa présence. Le couronnement du roi est salué par une foule enthousiaste, aux accords de la musique locale et sous l'oeil goguenard d'un autre couple en foire, le D'Jean d'Mady et sa D'Jeanne, les géants de Virton.
Ensuite les "amoureux" s'affrontent dans un jeu de piste convivial à travers les rues de la ville.
La soirée se termine dans les caves de l'Hôtel de Ville où est servie la traditionnelle touffaye.

Patois gaumais

Le patois gaumais fait partie de notre patrimoine culturel immatériel. Ce dialecte lorrain, autrefois largement usité sur le territoire communal comme partout en Gaume, tend aujourd’hui à disparaître.

Pour permettre la sauvegarde de cette langue endogène reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Ville de Virton a signé une Convention de Labellisation « Ma commune dit oyi aux langues régionales ». Cette convention a pour but de promouvoir l’usage du patois gaumais, dans différents secteurs de la vie culturelle, économique et sociale.

Par cette charte, la Ville de Virton reconnaît officiellement que les langues endogènes participent à la richesse et à la diversité du patrimoine culturel de la région wallonne. Elle reconnaît également le droit de pratiquer une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique.

Oeuvre en patois gaumais : Èl chaudé d’blosses

Texte de Ernest Schoeren
Pour voir et entendre : https://youtu.be/HlVGKkH5g64 

Ma commune dit oui aux langues régionales

Ce projet a pour but la création d’un label et la constitution d’un réseau de communes labellisées s’engageant à mettre en œuvre une série d’actions concrètes en faveur des langues régionales présentes sur leur territoire.

Consultez le site web macommuneditoui.cfwb.be pour plus d'informations.